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1989-2019 : d’une école pour les élèves à une école du contrôle
1989, la Loi d’orientation sur l’éducation est adoptée, qui fait de l’éducation « la première priorité nationale », « un service public conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances. » La loi met l’accent dans ses premiers articles sur la culture, l’éducation artistique et sportive, l’équité territoriale et l’intégration de tous (on ne parlait pas encore d’inclusion). Le Code de l’éducation, créé quelques années plus tard, en reprendra les termes, et sera réactualisé régulièrement, notamment par la Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République de 2013, sans que ses fondements en soient ébranlés.
2019, une loi sur l’école est votée en première lecture à l’Assemblée nationale, afin d’enterrer trente ans « d’errements pédagogistes », la Loi pour l’école de la confiance, titre paradoxal. Rien dans les premiers articles sur les besoins des élèves, mais l’obligation d’un « engagement de la communauté éducative » qui ressemble plus à un contrôle renforcé de notre droit de parole qu’à cet engagement militant qui nous anime ! L’extension de l’instruction obligatoire à trois ans était-elle nécessaire dans un pays où presque tous les enfants vont à l’école maternelle à cet âge, si ce n’est pour faire progressivement de la maternelle un espace d’instruction pré-primaire, y déplaçant de fait les premiers apprentissages du CP ? Le premier Titre du projet de loi « Garantir les savoirs fondamentaux pour tous » fait ressurgir une formule récurrente, généralement avec des implicites anti-pédagogiques, « une conception de l’école fondée sur la transmission, dans laquelle ce qui compte davantage, c’est ce que l’enseignant enseigne plus que ce que l’élève apprend. On évacue ainsi la dialectique du transmettre/apprendre en se focalisant sur ce qui est transmis. […] On flatte ainsi le bon sens populaire, en célébrant le culte d’une prétendue école de la République où l’école se focalisait sur l’essentiel sans disperser l’attention et l’effort des élèves sur des connaissances ou activités secondaires. »Blog de Jean-Pierre Véran sur Mediapart, 27 mars 2017 sur le programme Fillon
Rien dans cette loi pour l’école de la confiance sur la manière dont les élèves apprennent, comprennent, avec ces savoirs fondamentaux qui leur sont inculqués. Les Titres suivants portent sur l’expérimentation, l’évaluation, mais rien sur la manière dont les élèves peuvent se constituer et s’approprier une culture et des modes de penser qui leur permettront de s’insérer socialement comme des personnes responsables. Nous sommes bien évidemment attachés à la langue française, mais c’est une chose de rappeler que le but est que les élèves progressent dans la langue en développant les langages et en se forgeant une culture ; c’en est une autre de faire de la langue française un étendard, surtout quand elle est associée au drapeau et à l’hymne républicain !
1989-2019, trente ans après, la Loi d’orientation sur l’éducation est invalidée par une Loi sur l’école de la confiance dont nous ne pouvons que nous méfier. Quel est le projet de cette loi ? Peut-on construire ce projet autour du mot confiance quand elle est niée dès son premier article ? Quel projet pour la nation ? L’AFEF croit en une école de la pensée, de la solidarité, de la créativité, de la solidarité. Une école humaniste ne peut pas transmettre des savoirs sans se préoccuper de ce que les élèves en font, comment ils peuvent en user pour comprendre, pour apprendre à penser par eux-mêmes, à exprimer leur pensée, à débattre à armes égales, quelle que soit leur origine géographique et sociale. Une école humaniste est celle qui éduque à la responsabilité collective, celle dont quelques jeunes se saisissent aujourd’hui pour alerter les politiques sur les dérèglements climatiques qui mettent leur avenir en péril.
Cette question de notre responsabilité collective sera soulevée lors de la journée AFEF du 11 mai : Profession enseignante : quelles responsabilités collectives aujourd’hui ? Venez nombreux, ce sera l’occasion pour vous d’entrer dans un lieu de prestige parisien. Inscrivez-vous et parlez-en autour de vous.
Auparavant, nous nous retrouverons le samedi 30 mars de 10h à 12h pour l’assemblée générale de l’AFEF, une occasion de débattre des orientations de l’association et de faire des propositions pour l’avenir.
Un rappel pour terminer, cette lettre est exceptionnellement bimestrielle car l’ouverture du nouveau site de l’AFEF a demandé quelques réglages. L’abonnement à la Lettre n’est pas automatique, dites à vos collègues de s’inscrire en page d’accueil du site pour se tenir informés des actualités de l’enseignement du français et des travaux de l’AFEF. Viviane Youx
Journée AFEF du 11 mai : Profession enseignante : quelles responsabilités collectives aujourd’hui ? « Les décisions politiques prises depuis un an et demi pour l’école et pour la formation sont très préoccupantes. […] Comment continuer à exercer dignement, dans le respect d’une professionnalité en construction ? Quelles sont nos marges de manœuvre ? Quelles sont nos responsabilités collectives pour faire vivre les fondements du Code de l’éducation dans le domaine qui est le nôtre, l’enseignement du français ? » Hôtel du Luxembourg, Paris 6ème. Inscription gratuite obligatoire
FORUM - Les enseignant·e·s et leur rapport au savoir / leur rapport à l'institution - Vous avez envie de débattre : venez apporter vos contributions et échanger dans les deux Forums ouverts sur le site de l'AFEF. A retrouver dans Discussion générale Etude de la langue et sens : Compte-rendu de la rencontre-débat de l'AFEF du 19 janvier avec Patrice Gourdet et Karine Risselin La réforme de la voie professionnelle et de l'enseignement du français : Compte-rendu de la rencontre-débat de l'AFEF du 24 novembre avec Sophie Anxionnaz, Maryse Lopez... Hommage à Pierre Encrevé. Pierre Encrevé vient de nous quitter, le 14 février 2019, à 79 ans. Éminent linguiste, amoureux de la langue française et fin connaisseur de ses subtilités, il s’est aussi illustré, depuis vingt ans, dans un autre domaine de prédilection, la peinture de Pierre Soulages…… 13-14-15 mars - #Les médias, tous les mêmes ? Assises du journalisme, Tours 16 mars - Salon du livre du journalisme, Tours 28-30 mars - Approches analytiques des textes littéraires dans le secondaire : quelles pratiques pour quels enjeux ?- Equipe Pelas, Toulouse 28-29 mars - Les francophonies dans la mondialisation : entre transmission et recherche - Colloque du groupe interuniversitaire de recherche sur la francophonie - Paris 5ème 28 mars - Dire le chômage - Les récits de vie pour l'insertion sociale et professionnelle - Dire le travail - Paris 10ème 30 mars - AG de l'AFEF - Paris 18ème 11 mai - Profession enseignante : quelles responsabilités collectives aujourd’hui ? Journée de l'AFEF - Hôtel du Luxembourg, Paris 6ème
Lectures à l’école : listes de référence pour l’école primaire et le collège. Le ministère met à la disposition des professeurs, à titre indicatif, des listes d'œuvres et d'ouvrages pour les aider à choisir des lectures à proposer à leurs élèves, conformément aux programmes de l'école primaire et du collège. Ces sélections ont pour but de développer chez les élèves la pratique de la lecture et le goût pour elle et de leur transmettre une première culture littéraire. Éducation aux médias et à l'actualité : comment les élèves s'informent-ils ? Note d’analyse du CNESCO. À l’heure où les interrogations se multiplient autour des infox et du rôle joué par les réseaux sociaux, le Cnesco publie une note d’analyse sur le rapport qu’entretiennent les jeunes avec l’actualité, les médias et l’information ainsi que sur la manière dont l’institution scolaire accompagne la nécessaire éducation aux médias. Après l’étude sur les engagements citoyens des lycéens (septembre 2018), il s’agit du second volet de la grande enquête nationale du Cnesco « École et citoyenneté ». L'atelier cinéma du CNC. Dispositif inédit d’éducation à l’image, l'Atelier cinéma a été développé par le CNC avec le concours de l’Education nationale. Il propose aux élèves de cycle 3 (classes de CM1-CM2 et 6ème), d’appréhender les différentes étapes de création d’un film à travers 5 activités articulées sur plusieurs niveaux, les conduisant à la réalisation d’un court métrage. Il s’appuie sur le film Azur et Asmar de Michel Ocelot.
« Ces élèves (qui) nous élèvent » est un dispositif innovant, d'envergure nationale et internationale, dont l’objectif est de recueillir, de diffuser et d’étudier des témoignages d’éducateurs et de pédagogues francophones parlant des élèves qui ont joué un rôle déterminant dans leur carrière. […] L’initiative repose d’abord sur la collecte de témoignages écrits par des adultes éducateurs qui livrent des portraits, récits et réflexions sur les élèves qui ont profondément marqué leur parcours. Lire l’ensemble de la présentation sur le site de l’Académie de Montpellier.
Expérience et partage du sensible dans l’enseignement de la littérature XXèmes rencontres des chercheurs en didactique de la littérature, Rennes 12-14 juin Narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? Colloque international 16-17 mai, Université de Lorraine L'oeuvre et l'extrait, lire la littérature à l’école Colloque international 17-18 mai, Université de Cergy-Pontoise, site de Gennevilliers
Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de jeunesse aujourd'hui, Christine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......
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Charte d'affiliation à la FIPF, adoptée par le CA de la FIPF du 27 janvier 2017 Résolutions de Liège - FIPF 2016 Enseigner le français dans le monde - Le livre blanc de la formation de la FIPF La plateforme collaborative de la FIPF, Fédération Internationale des Professeurs de Français Franc-Parler, le site des professeurs de français
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