Bonjour à toutes et tous,
Encore une rentrée sous protocole sanitaire, encore une rentrée sous le signe de l’épuisement ! Partout, de la Maternelle à l’Université, c’est la surcharge, la saturation, la fatigue qui s’installe dès le début de l’année scolaire. Certes, la pandémie n’a pas arrangé les choses, mais elle n’est pas responsable de tout ; le manque de considération s’ajoute douloureusement à cette impression de ne plus savoir où donner de la tête. Et la campagne électorale qui ne va pas manquer de faire brandir à nouveau les fondamentaux – si tant est qu’ils aient disparu – chez les anti-pédagogistes de tout crin.
Difficile de faire son métier sérieusement quand tous vos efforts pour suivre pas à pas vos élèves, éveiller leurs envies, leurs aptitudes sont régulièrement sapés par des injonctions contradictoires, des procédures imposées qui provoquent l’inverse de la finalité annoncée.
Alors, le risque est grand de se replier sur soi, de penser d’abord à l’immédiat qu’il faut bien assurer, et d’en oublier que nous sommes ensemble, que seuls nous ne sommes pas grand-chose… et surtout que nous renforçons ainsi l’individualisme qui gangrène ce commun, ce collectif que l’École est censée construire.
Le risque est grand aussi de se cantonner dans le faire, dans les tâches quotidiennes, jusqu’à nous faire oublier que la raison d’être du professeur de français, c’est aussi, et peut-être surtout, de développer la culture et l’humanisme, d’accompagner nos élèves sur le chemin de la construction de leur pensée. C’est en ne cédant pas sur les pratiques culturelles et artistiques, en confrontant les élèves à leur propre capacité à prendre la parole, s’exprimer par écrit, comprendre le monde qui les entoure par la littérature, contemporaine et classique, que nous leur ouvrons des perspectives humaines et sociales. C’est la dignité de notre métier de professeur·e·s de français.
Viviane Youx
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Notions problématiques en grammaire, Le Français Aujourd’hui n° 214, septembre 2021 - Coordonné par Jacques David et Audrey Roig. "La publication récente de la nouvelle Terminologie grammaticale1 (abrégée « TG », 15 juillet 2020) par le ministère de l’Éducation nationale destinée à la formation des professeurs des premier et second degrés, entend « donner aux enseignants les moyens de s’approprier un savoir grammatical solide, fondé sur les connaissances actuellement disponibles en linguistique française » (TG : 3). Or les notions inventoriées dans la première partie et décrites de façon détaillée dans la seconde montrent de sérieux écarts avec les connaissances linguistiques aujourd’hui disponibles, en synchronie comme en diachronie2. Linguistiquement, plusieurs notions appellent en effet des commentaires. La phrase – et non « les phrases » –, par exemple, sont inventoriées et typologisées selon les usages les plus classiques en phrases simples vs complexes, puis classées en types et formes, et enfin décomposées en de multiples propositions et groupes syntaxiques plus ou moins fonctionnels... mais nullement situées en tant que « manière de communiquer » et donc envisagées dans leurs dimensions discursives et énonciatives3. Ainsi, deux uniques critères sont retenus avec beaucoup d’assurance : l’un très formel, lié à l’écrit ; l’autre plus structurel, lié à ses constituants, qui occulte l’existence de phrases nominales ou adjectivales…" Lire le sommaire.
La place de la vulgarisation dans la cultureprofessionnelle des enseignants - Édité par Sylvie Plane, Fanny Rinck - Repères, n°63/2021 - ENS Éditions. "Ce numéro de Repères s'intéresse à la vulgarisation dans un contexte où le français, son enseignement et son apprentissage font l'objet de discours hétérogènes, cacophoniques et parfois contradictoires, où les frontières se floutent entre la figure du savant, du spécialiste, du praticien éclairé, et où la légitimité de la science doit composer avec le fait qu'elle est çà et là invoquée comme caution de façade. La question de la vulgarisation est ainsi abordée en termes de médiations, de transmissions et d’appropriations dans la circulation des discours. À travers les formes, les usages, la réception et la production de la vulgarisation, il est question de discours, de discours sur les pratiques et de pratiques. Les contributions permettent de caractériser la vulgarisation et d’interroger son influence du point de vue de l’adhésion des enseignants et de l’utilité qui lui est attribuée pour piloter leur action. Elles s’intéressent à la manière dont se construit dans et en dehors de la formation la culture professionnelle des enseignants. Elles mettent enfin l’accent sur l’engagement de chercheurs dans l’élaboration de dispositifs de formation. Ce numéro est ainsi l’occasion d’interroger à nouveaux frais la didactique du français et la formation des enseignants."
Scolarisation du théâtre et recherches didactiques 1970-2017, Isabelle de Peretti. Éditeur Honoré Champion, aout 2021. "Ce volume présente la scolarisation du théâtre à travers l’étude des innovations et des recherches consacrées à cet objet à partir de 1970 et jusqu’au seuil des années 2020. Cette recherche s’appuie sur le dépouillement des articles des publications didactiques d’interface ou de recherche (revues de didactique du français, ouvrages scientifiques et actes de colloque). Conduite dans une perspective historique et didactique, elle porte principalement sur les contextes scolaires français et belge. L’ouvrage rend ainsi compte d’un corpus dense de théories, d’innovations et de recherches, mal connu car dispersé dans de multiples publications, pour en cerner les problématiques, les évolutions voire les tensions à l’œuvre, comme les apports dans les débats actuels sur le théâtre à l’école.
L'alimentation et l'école, Cahiers pédagogiques n° 571 Septembre-Octobre 2021, Dossier coordonné par Hélène Limat et Alexandra Rayzal. "L’alimentation, un thème aussi essentiel à la vie que marginal à l’école ! Et pourtant, il apparait dès qu’on interroge sur le fonctionnement du système scolaire dans bien des aspects : le bienêtre des élèves, l’organisation des établissements, les codes et règles, les représentations, les savoirs enseignés et les contenus d’enseignement. Quelle place prend l’alimentation dans nos salles de classe, nos établissements, nos thématiques et nos cours ?"
Perspectives sur l'enseignement à distance. Penser la présence - Dialogue, Revue du GFEN - Juillet 2021. "Le n° 181 de Dialogue, intitulé « Perspectives sur l'enseignement à distance Penser la présence » s'inscrit dans l'actualité, celle du covid, qui a provoqué le confinement dans les lieux d'enseignement et qui a donc posé la question de la coprésence : est-il indispensable que l'enseignant et les élèves soient ensemble dans une classe pour que l'enseignement puisse avoir lieu ? Dans quelle mesure peut-on apprendre à distance ? Le numéro expose et analyse une gamme étendue de réponses,de réactions, d'interrogations, d'adaptations, d'explorations... qui éclaire cette période très particulière d'enseignement. Il ouvre des perspectives car nous sentons bien que nous ne reviendrons pas à l'exacte situation antérieure, qu'il convient de penser l'avenir en tirant parti des expériences vécues pendant la pandémie. Sa matière est abondante et se trouve, en plus de l'imprimé,sur un supplément en ligne dans le site du GFEN, à la rubrique Dialogue." Lire la présentation
Liaisons laïques n° 332 - Été 2021 - POINTS DE VUE
Au cœur des réformes Les experts en parlent !
Entretien avec différentes associations disciplinaires, dont l'AFEF p. 10-11
Et toujours...
Un texte dans la classe, Pratiques d’enseignement de la littérature au cycle 3 en France, Brigitte Louichon (dir.), éd. Peter Lang 2020. "Comment enseigne-t-on la littérature ? Cet ouvrage s’intéresse aux pratiques effectives et ordinaires d’enseignants de cycle 3 en France. Ce cycle présente la particularité de regrouper les classes de fin d’école primaire (Cours Moyen) et de début de collège (6e). Autrement dit, la littérature y est enseignée par des enseignants polyvalents, professeurs des écoles, et des enseignants spécialistes, professeurs de français. Ils n’ont ni la même formation, ni le même rapport à la littérature et pourtant l’institution leur impose le même programme. Le projet de recherche dont cet ouvrage rend compte s’est appuyé sur une méthodologie articulant observations de séances et entretiens d’autoconfrontation afin de mettre au jour les préoccupations des professeurs lorsqu’ils enseignent la littérature. Les participants à cette recherche ont accepté de travailler sur des œuvres et des extraits de littérature jeunesse proposés par les chercheurs.Que font-ils de l’œuvre ? Comment configurent-ils l’extrait ? Comment prennent-ils en compte la question de la langue, du vocabulaire ? Comment se saisissent-ils des questionnements éthiques portés par les textes ? Sur quelles notions littéraires s’appuient-ils ? Que font-ils de la parole de leurs élèves ? Quels modèles didactiques plus ou moins sédimentés informent leurs pratiques ? Telles sont quelques-unes des questions traitées dans l’ouvrage." Lire la présentation et la table des matières.
Enseignement du texte littéraire dans l'espace francophone : pratiques, formation, recherche, Pratiques n° 187-188, Sous la direction de François Le Goff, Gersende Plissonneau, Sandrine Bazile et Sylviane Ahr. "Cette livraison de Pratiques renoue avec une tradition de la revue en s’intéressant aux pratiques effectives d’enseignement de la littérature dans l’espace de la francophonie. À partir de perspectives croisées, convoquant des méthodologies de recherches variées de l’étude longitudinale à l’examen qualitatif de pratiques plus marginales en passant par l’enquête professionnelle, les différentes contributions montrent comment le champ de la recherche en didactique de la littérature construit ou reconfigure un vaste ensemble de notions et de concepts (lecture littéraire, sujet lecteur, texte du lecteur, etc.). Elles mettent notamment en évidence la délicate intégration dans les pratiques professionnelles d’une conception de la lecture littéraire, moins portée par une théorie du texte postulant un lecteur implicite ou virtuel, que par les enjeux esthétiques d’une reconfiguration du texte par un lecteur réel et présentant des modes de réalisation pluriels." Articles accessibles en ligne
Les gestes professionnels dans la classe, Éthique et pratiques pour les temps qui viennent, Dominique Bucheton, ESF Janvier 2020 « Dans cet ouvrage, Dominique Bucheton démontre que transmettre les « savoirs fondamentaux » n’est possible qu’en éveillant la liberté de penser, en suscitant le goût d’apprendre ensemble et la volonté de prendre soin du monde. Pour elle, tout enseignant, à travers ses postures et dans le moindre de ses gestes, exprime un ensemble de préoccupations et de valeurs qui confèrent à son enseignement tout à la fois son crédit, son sens et sa portée. C’est pourquoi les gestes professionnels sont porteurs, simultanément, de technique et d’éthique. Forte d’une grande compétence dans le domaine de l’enseignement de la langue, s’appuyant sur de nombreuses recherches au plus près des pratiques, Dominique Bucheton montre comment enseignants et élèves peuvent s’enfermer dans un jeu de postures réciproques délétères ou, au contraire, travailler de concert pour faire de la classe un espace de curiosité et d’exigence. C’est là, tout à la fois, affaire de pilotage ferme et d’ajustements permanents, d’étayages rigoureux pour construire des situations d’apprentissage efficaces et de tissage systématique pour relier ces apprentissages au développement individuel et social de chaque enfant. C’est dire que Dominique Bucheton nous livre ici un livre essentiel. Un livre de réflexion enrichi d’exemples, de témoignages et d’outils. Un livre construit sur un travail didactique rigoureux, porté par une ambition pédagogique forte et aux résonances profondément politiques. » Philippe Meirieu
Un dictionnaire de didactique de la littérature, sous la direction de Nathalie Brillant Rannou, François Le Goff, Marie-José Fourtanier et Jean-François Massol - Honoré Champion janvier 2020. (Prix d’appel jusqu’au 30 avril : 44 €). « L’enseignement de la littérature peut passer pour une pratique multiséculaire et nourrie de traditions. Mais c’est depuis trente ans seulement que son histoire mouvementée s’est inscrite dans des recherches relevant des didactiques disciplinaires et s’appliquant à en cerner les enjeux et les spécificités. Une grande variété d’approches et de références s’en dégage mais, de rencontres en colloques, d’ouvrages en articles, des notions communes se sont constituées sans que l’héritage théorique qu’elles véhiculent ne soit toujours explicité. Voila pourquoi il apparait important de disposer d’un bilan synthétique de ces travaux sous la forme d’un dictionnaire, utile à la clarification des sources conceptuelles et à la transmission des acquis au monde enseignant, aux étudiants, ainsi qu’aux nouveaux chercheurs. » A la table des matières : dans Rencontres et Associations de chercheurs la rubrique AFEF, et dans Revues la rubrique Le Français Aujourd'hui
Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de jeunesse aujourd'hui, Christine Mongenot & Sylviane Ahr (éds). En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. ».......
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