Témoignage de formatrice académique


Lettres-histoire Creteil

Je me permets de venir vers vous pour partager mon questionnement (pour ne pas dire mon désarroi) quant au déroulé des formations PAF.

 

      L'année dernière, au moment où nous avons rempli les fiches GAIA, il m'a été mentionné que les trois journées de formations, concernant Enseigner autrement pour engager les élèves de LP dans l’écriture, restaient bien interdépendantes, avec maintien des intervenants culturels.

 

      Dès début Septembre, j'ai alerté sur un découpage temporel équivoque et mes craintes se sont avérées fondées puisque dans le PAF, les trois journées de ladite formation sont apparues possiblement décorrélées les unes des autres. De plus, il semble que la multiplication du terme "scripteurs précaires" dans différentes formations ait contribué aux malentendus.

 

      En effet, il existe deux formations sur l'écriture aux vocations distinctes :

 

-La formation de ** et ** sur l'accompagnement des scripteurs précaires, qui s'intéresse à ce qui caractérise les petits scripteurs, à leur prise en charge dans le quotidien de la classe (outils, leviers, évaluation, entrée dans la production écrite entre autres).

 

et

 

- La formation qu'** et moi assurons (Enseigner autrement pour engager les élèves de LP dans l’écriture), qui consiste à faire réfléchir les enseignants sur la manière dont il est possible, par l'intermédiaire d'intervenants culturels, de faire entrer les élèves dans l'écriture longue, que l'on soit scripteur débutant, intermédiaire ou confirmé. 

 

      Effectivement, il est mentionné "scripteurs précaires" dans les deux descriptifs mais les contenus et visées de formation, s'ils peuvent apparaitre complémentaires, sont surtout différentsOr, il semble que ces deux formations aient été considérées comme liées. Il n'en est rien, du moins dans la manière dont elles ont été conçues.

 

      Avec tous ces éléments (pragmatiques et conceptuels) nous nous retrouvons avec des configurations entravantes pour la cohérence de la formation, pour nos postures de formatrice, "pour réussir à faire groupe avec nos formés".

 

      Pour que vous perceviez concrètement la situation, voilà ce que nous devons gérer :

 

      Certains collègues ont assisté au premier jour de la formation scripteurs précaires, puis enchaînent avec la matinée de la formation Engager les élèves dans l'écriture ..., matinée avec intervenant culturel. Ces collègues pensent que cette journée est toujours "scripteurs précaires" ! (Certains me l'ont dit de vive voix...)

 

      D'autres feront les deux matinées des deux intervenants culturels, en ayant des apports didactiques qui n'ont rien à voir (puisqu'ils ont suivi scripteurs précaires et non engager les élèves dans l'écriture), voire, peut-être même, en ayant eu aucun apport didactique. Je tiens à souligner que sur notre deuxième intervention, nous ne connaissons que deux collègues, nous découvrirons les autres !

 

      Un collègue s'est même désengagé pensant même que l'intervention culturelle ne concernait que les CAP.

 

      D'autres n'auront fait que notre première journée sans rencontrer les intervenants culturels (C'est le cas des collègues suivants : ils sont au nombre de 5, je t'ai enlevé les noms car c'est sans intérêt pour toi). 

 

D'autres encore ne feront que la journée bilan. Dans ces conditions, je m'interroge sur l'impact réel de ces journées dites formatives. Nous devons gérer l'incompréhension et le mécontentement des collègues. Nous nous retrouvons à donner des informations contradictoires face aux enseignants, à chercher l'information juste durant la formation. Je trouve cela très ennuyeux.

 

     Ce mail a vocation à vous alerter sur les difficultés de fonctionnement en ce début de période de formation. C'est également un partage de réflexions et d'expériences, qui je l'espère, pourront être utiles.

Soumis par   le 13 Février 2023