OuLiPo L’Abécédaire provisoirement définitif, Sous la direction de Michèle AUDIN et Paul FOURNEL et pour l’illustration Étienne LÉCROART


Note de lecture de Ande Poggi. Publiée dans le Français Aujourd'hui n° 189 - 2015/2

OuLiPo L’Abécédaire provisoirement définitif,
Sous la direction de Michèle AUDIN et Paul FOURNEL et pour l’illustration Étienne LÉCROART, 

Paris, Larousse, 2014 (20,90 €)

 

 

Note de lecture de Ande Poggi.
Publiée dans le Français Aujourd'hui n° 189 - 2015/2

 

À supposer qu’il faille convaincre les profanes de l’OuLiPo (que nous sommes tous peu ou prou) de découvrir le contenu de l’ouvrage, il faudrait dire que ce catalogue classe environ soixante contraintes d’écriture par ordre alphabétique de classiques (l’acrostiche, le pantoum) à drôles (le sardinosaure, le langage cuit) en passant par étranges (la boule de neige, la quenine « visuelles »).

À supposer que l’on demande de déclarer ce qui intéresserait un enseignant, un formateur dans cette parution, il pourrait être dit que ce livre est non seulement une compilation extraordinaire de textes et même de dessins et de BD, mais aussi une mine d’idées pour mettre en place des ateliers d’écriture avec des élèves qui disposeront ainsi l’espace pour développer tout leur potentiel scriptural.

À supposer que l’on demande d’aller plus loin dans la description de ce fascicule pour dire tous les bénéfices d’un tel recueil pour un enseignant de français, il serait utile de mentionner qu’il est possible de travailler le lexique à partir de contraintes comme l’antonymie, le Chicago, l’homophonie, le lipogramme, la liste, le logorallye, le monovovalisme, la contrainte du prisonnier, le S+7, la saturation ; que l’on pourra également regarder les contraintes dans une optique de mise en relation de la langue avec des arts visuels et des mathématiques en allant vers l’éodermdrome, le graphe, l’hyperpoésie ; puis que pour travailler la poésie formelle, il faudra alors aller vers l’étreinte, le haïku, la morale élémentaire, le pantoum, le poème monorime, le monostique paysager, les 99 notes préparatoires, le rondel, la sextine, le sonnet monovocalique, et pourquoi pas le texte à démarreur.

À supposer donc qu’il faille parler de la contrainte elle même, comme celle utilisée ici pour écrire cette présentation (L’À supposer), il serait avantageux de faire savoir à tous, ce que ces contraintes peuvent apporter à l’écriture en milieu scolaire car poser des contraintes permet d’enclencher l’écriture, car la contrainte libère, car elle permet à l’écrivain en herbe (ou pas) qui peine devant la page blanche, d’avoir un cadre posé qui souvent déclenchera la rédaction.

Mais il serait nécessaire de préciser ici qu’il faudrait bien plus de lignes et de signes pour décrire toute la richesse de tels « exercices » d’écriture présentés, qui permettront d’impliquer l’élève écrivain et poète, qui valoriseront l’individu, qui donneront du sens à l’apprentissage, qui donneront la parole à tous et à chacun (y compris à l’enseignant !).

Pour découvrir  plus avant l’OuLiPo vous pourrez aller déambuler sur leur site officiel : http://oulipo.net/

Soumis par   le 23 Avril 2016